En milieu de nuit du 16 au 17 juillet 2015, un phénomène météorologique rare a été observé sur le quart Nord-Est du pays. Il porte le nom anglosaxon de Heat Burst (littéralement "coup de chaleur"). Il s'est manifesté sur notre arrondissement par une brutale remontée des températures en plein coeur de la nuit.

Nous remarquons sur le graphique d'évolution de la température ci-dessus, une anomalie positive et brutale de température entre 3h00 et 5h00 locales sur l'arrondissement de Sarreguemines (entre +3,5°C et +4,5°C). Une baisse brutale et contemporaine d'humidité était également associée, de même qu'une accélération des vents, avec une pointe mesurée à 25 km.h^-1 sur Sarreguemines et à 24 km.h^-1 sur Gros-Réderching. Un effet semblable, encore plus marqué, a été relevé dans la région s'étirant de Nevers à Troyes, avec par exemple une anomalie frôlant les +10°C à Troyes entre 00h00 et 02h00, la température passant de 24 à 33°C, et une accélération des vents jusqu'à 69 km.h^-1 (source : Keraunos).

Ce phénomène, non entièrement élucidé, trouve probablement sa source sous des lignes de cumulonimbus développés à l'étage moyen, et s'étirant, ce jour-ci, d'une part entre Auvergne et Champagne, et d'autre part entre Meurthe-et-Moselle et Luxembourg, rapportées dans un contexte caniculaire. Les précipitations tombant depuis les bases élevées des cellules convectives se vaporisent dans l'air extrêmement sec immédiatement inférieur, provoquant à la fois un courant de densité avec accélération significative des vents en basse couche à la manière d'une rafale descendante sèche, et à la fois un assèchement et réchauffement des particules subsidentes par compression adiabatique à la manière d'un foehn.