Le rapport d'analyse suivant a été produit par mes soins, donc sous toute réserve, mais conformément à l'observation détaillée des réflectivités des radars MétéoFrance.
La cellule orageuse responsable de l'épisode venteux sur l'arrondissement de Sarreguemines est apparue 4 km à l'Est de Bar-sur-Aube, dans l'Aube, à 15h25 locale.
Elle progresse initialement selon une trajectoire parfaitement rectiligne en direction du Nord-Est et se propage rapidement en Haute-Marne.
A hauteur de Joinville, en Haute-Marne, la très probable interaction de son propre courant de densité avec le cisaillement ambiant génère une deuxième poussée convective environ 15 km à l'Est sur Thonnance-lès-Moulins à 15h45 locale.
Ces deux cellules poursuivent conjointement leur évolution en direction de la Meuse dont elles atteignent les frontières à 16h00 locale, se propageant toujours sur des trajections Nord-Est, toutes deux parallèles, et s'intensifiant très progressivement.
A 16h10 locale, la première cellule convective se dédouble sur le village de Biencourt-sur-Orge, en Meuse.
La cellule fille à moteur droit dévie alors instantanément sur la droite du flux principal, et s'intensifie très brutalement (les intenses réflectivités de son noyau dur triplent leur surface en seulement 10 minutes).
La deuxième cellule fille, gauche, poursuit sa propagation en direction du Nord-Est mais en s'effondrant rapidement, sa dissipation survenant à 16h35 locale sur le Sud du Lac de Madine, aux portes de la Meurthe-et-Moselle.
A la même heure à laquelle le dédoublement cellulaire a eu lieu sur Biencourt-sur-Orge, Kevin LECLERCQ, chasseur d'orages, se situe 55 km au Nord, sur la commune de Beausite, également dans la Meuse,
et intercepte un autre système orageux circulant en parallèle de la cellule étudiée dans ce dossier.
Au moment des prises de vue, l'intense front de rafale est parvenu à générer un gustnado, et la rotation du système convectif de Beausite était parfaitement visible sur les accélérations vidéos.
La nature supercellulaire HP de l'orage de Beausite ne fait donc aucun doute.
Photographie :
Kevin LECLERCQ
Photographie :
Kevin LECLERCQ
Photographie :
Kevin LECLERCQ
Photographie :
Kevin LECLERCQ
La cellule moteur droit issue du dédoublement cellulaire rattrappe la cellule née sur Thonnance-lès-Moulins, et leurs réflectivités radar semblent fusionner à hauteur de Pagny-sur-Meuse.
Puis à 16h50 locale, les deux cellules s'individualisent de nouveau.
Je ne pense pas qu'il s'agisse d'un second dédoublement cellulaire, mais simplement du fait que la cellule de Thonnance-lès-Moulins poursuivant sa trajectoire Nord-Est, et celle à moteur droite continuant à dévier à droite,
les deux cellules se croisent puis se séparent conformément à leurs trajectoires respectives imposées par l'interaction entre leur dynamisme interne et la circulation atmosphérique générale.
Il eût été par contre très intéressant de savoir si et comment ces deux cellules ont interagit au moment de leur rencontre.
La cellule de Thonnance-lès-Moulins rejoint la Moselle, passe sur le ville de Metz, et rejoins les puissantes cellules convectives qui circulent concomitamment sur le Nord de la Lorraine, dont certaines dévient également sur la droite du flux principal.
La cellule fille à moteur droit poursuit donc sa progression vers l'Est-Nord-Est.
De 16h20 locale à 17h30 locale, le noyau dur arbore clairement deux zones arrondies de très fortes réflectivités qui correspondent à deux très puissants courants descendants vraisemblablement agencés autour d'une circulation supercellulaire
dont le mésocyclone est sans doute matérialisé par la faible encoche sèche directement plaquée à l'Est du système.
A 17h45, la cellule pénètre sur l'arrondissement de Sarreguemines par la commune de Nelling, au Sud-Ouest du canton de Sarralbe.
A cette même heure, une supercellule achève sa phase tornadique aux frontières luxembourgeoises près de Longwy.
A 18h03 locale, c'est-à-dire à l'heure précise où le système orageux circulait sur le village de Sarralbe, en Moselle, et semblait perdre beaucoup de taille et de consistance sur les réflectivités radar,
un internaute situé 15 km au Sud de sa position a eu l'opportunité de le photographier en direction du Nord, depuis le Chemin des Fermes à Diedendorf, dans le Bas-Rhin.
Photographie :
@lex677
Certains éléments sur cette photographie sont bien entendu compatibles avec une rotation effective du système orageux.
De la même façon, d'autres éléments semblent nous informer sur l'absence de précipitation sur le flanc Sud de l'orage, ce qui confirme donc les observations radar.
Si nous cautionnons la nature supercellulaire de cet orage, nous pourrions penser que le système ait subi un assèchement temporaire du courant descendant de flanc arrière, et soit donc passé momentanément dans une phase supercellulaire LP sur le canton de Sarralbe.
Naturellement, ceci peut toujours s'intégrer dans le cadre d'un courant descendant de flanc arrière très intense, sec pour sa période initiale tout du moins, et responsable de l'épisode de macrorafale sur le pays de Bitche.
Une brutale intensification des échos radar est visible à partir de 18h25 locale, c'est-à-dire au moment exact où le système survolait Gros-Réderching et atteignant le village de Rohrbach-lès-Bitche.
Cette zone de réflectivité intensifiée, pouvant correspondre à une reprise de phase supercellulaire HP du courant descendant de flanc arrière, semble concorder avec les zones géographiques où la grêle a atteint le maximum de volume au sol,
aux zones où les particules de grêle avaient leur plus grand diamètre, aux zones où les effets du ruissellement des eaux de pluies ont été les plus importants, et aux zones des points de dommages les plus sévères dus au vent.
Enfin, à 18h45 locale, le système quitte notre arrondissement par les villages de Liederschiedt et Roppeviller, et poursuit sa route en Allemagne dans la région du Palatinat, avant de s'effondrer au Nord de Landau-in-der-Pfalz vers 19h20 locale.
Aucun fait d'actualité ni aucune information ne m'a hélas permis de suivre sa progression hors de nos frontières.
Cet orage a donc subsisté près de 04h00, et parcouru près de 270 km. Sa vitesse moyenne de propagation a donc été d'environ 67 km.h-1.
L'animation suivante vous permet de suivre la progression du système sur le quart Nord-Est de la France, de 15h25 à 17h00 locale.
La cellule est visible sur cette animation à partir de l'angle inférieur gauche.
Source :
MeteoFrance
SMAS
L'activité électrique a été particulièrement soutenue sous cet orage.
Le réseau de détection Blitzortung a enregistré des valeurs proches de 2300 impacts sur l'arrondissement de Sarreguemines.
Source :
Keraunos, Blitzortung
Fond de carte Google
Une enquête de terrain, particulièrement longue et difficile en raison de l'étendue des dommages, a été réalisée par mes soins en date du dimanche, 11 août 2019, soit 36 heures après l'événement, puis complétée en date du jeudi, 15 août 2019, et du samedi, 17 août 2019.
Au total ont été parcourus 210 km de terrain, sur 34 km de la trajectoire du système orageux, de la commune de Willerwald à celle de Waldhouse, au moment où il présentait son maximum d'activité, conformément aux réflectivités radar et aux observations sur le terrain.
Cette enquête m'a permis de cartographier 27 points de dommages remarquables correspondant en toute vraisemblance à des vitesses de vent supérieures à 120 km.h-1.
S'y associent 19 zones urbaines, marquées d'une tache rouge, correspondant à l'ensemble des communes, annexes et lieu-dits, où j'ai pu constater de multiples dommages mineurs sur habitations, en rapport avec des vitesses de vent supérieures à 120 km.h-1.
Cartographie :
SMAS
Point n° 1
Au village de Willerwald, rue principale, pan de toiture ancienne, orienté Ouest-Sud-Ouest, partiellement détuilé au sommet, à moins de 20%.
Aucune projection de tuile contre le flux principal.
Photographie :
D300
Mathieu MAION
Point n° 2
Au village de Willerwald, rue principale, à 575 mètres au Sud de l'habitation précédente, toiture neuve orientée Ouest-Sud-Ouest totalement découverte et sévèrement endommagée.
Les débrits sont emportés jusqu'à 600 mètres de distance, et sont alignés dans le flux principal.
Aucune projection quelconque contre le flux principal.
Ce point de dommages est plus complexe, son étude peut se répartir en 9 points distincts.
Carte :
SMAS
Fond de carte IGN
Dommages sur l'habitation.
Le bâtiment possède un toit à deux pentes, ainsi qu'une mitoyenneté Nord.
Le pan Ouest de la toiture du bâtiment, très léger, est composé de fines tôles imitation tuile que l'on peut plier sans difficulté particulière à la main.
Ce toit qui possède une pente faible et une surface d'approximativement 90 mètres carrés, a été totalement arraché et emporté à grande distance, accompagné du latage et de l'isolation constituée de rouleaux de laine de verre.
Les vents pénétrant alors dans les volumes sous pente de cette habitation ont ensuite emporté une petite bande supérieure de la portion Est de la toiture restante, composée de tuiles, qui ont été projetées à faible distance.
Un tiers du volet PVC Sud-Est, installé en pose B (sous linteau), a été extrait de son guide latéral Ouest.
Notons enfin 2 tuiles faîtières décollées du toit du bâtiment Nord mitoyen.
Photographie :
D300
Mathieu MAION
Zones proches et rue.
(Surface rouge
et point A sur la carte)
Les tuiles emportées par le vent, ainsi que les deux faîtières voisines, ont été projetées sur la surface rouge de la carte de dommages précédente.
Une petite portion de la toiture en tôle est entrée en collision avec une rangée d'arbres située 35 mètres à l'Est, composée de feuillus et épicés mêlés.
Photographie :
D300
Mathieu MAION
Cas particulier du véhicule.
Le véhicule, type voiture légère, qui stationnait devant l'habitation au moment du passage du système orageux, présente des dommages sur toute sa surface postérieure et latérale droite, infligés par les multiples impacts des tuiles tombant de la toiture située immédiatement à l'arrière.
La carrosserie ne présente pas de dommage pouvant faire évoquer des projections horizontales de fragments à forte énergie cinétique.
Photographie :
D300
Mathieu MAION
Photographie :
D300
Mathieu MAION
Point B et C.
Deux fragments de la toiture en tôle, emportées à 200 mètres (B) et 220 mètres (C), et stoppées dans leur course par des arbres fruitiers et des clotûres grillagées.
Photographie :
D300
Mathieu MAION
Point D, E, F et G.
Quatre fragments de la toiture en tôle, emportées à 320 mètres (D), 430 mètres (E), 540 mètres (F) et 600 mètres (G).
Le fragment D portait un lanterneau d'accès en matière composite, étanchéifié avec une feuille de plomb.
Photographie :
D300
Mathieu MAION
Photographie :
D300
Mathieu MAION
Photographie :
D300
Mathieu MAION
Point n° 3
Bouquets d'arbres feuillus de diamètre moyen (30 cm), brisés ou déracinés, visible depuis la D84 au lieu-dit Gallenmuehle.
Point n° 4
Saule tétard de très grand diamètre (> 60 cm) totalement décapité, à l'intersection d'un affluent du ruisseau Tiefgraben et de la rue de Schmittviller.
Point n° 5
Hêtre de grand diamètre (40 cm), brisé à l'entrée Est du village d'Achen par la D84.
Point n° 6
Hangar Sud de la ferme de Brandelfing, dont la toiture en état relativement précaire a été partiellement découverte (moins de 20%).
Sa toiture est composée de plaques fibro-ciment ondulées.
Point n° 7
Ligne d'arbres feuillus un pré 50 mètres à l'Ouest de la D662.
De multiples arbres d'un diamètre moyen de 30 cm brisés, et multiples branches de grand diamètre (20 cm) brisées.
Point n° 8
Arbre feuillu, probablement frêne, de grand diamètre (50 cm), brisé, à l'Est de la D662, le long d'un ruisseau inconstant au lieu-dit "Am Rederchinger Baum".
Point n° 9
Au Nord du village de Gros-Réderching, dommages importants aux habitations et à la végétation situées impasse des Roses, ainsi qu'à l'intersection entre l'impasse des Roses et la rue des Vergers.
Carte :
SMAS
Fond de carte IGN
Point A.
Arrachage de la totalité du pan Nord d'une toiture légère composée de tôles ondulées imitation tuile, avec son lattage.
Ce toit est de conception identique à celle du toit arraché à Willerwald.
Les débris sont projetés à l'Ouest de l'habitation, dans le sens du flux, à une distance inférieure à 50 m.
Photographie :
D300
Mathieu MAION
Photographie :
D300
Mathieu MAION
Point B.
A 100 mètres au Sud de la précédente habitation, toiture détuilée à moins de 20%, sur une largeur d'environ 2 m au niveau de l'arête Ouest du pan Sud.
Arrachage d'environ 50 cm du bardage PVC qui recouvre la façade du mur Sud à son angle Ouest.
La surface de PVC recouvrant la façade Ouest du bâtiment présente de nombreux trous, très vraisemblablement laissés par les impacts de grêle.
Enfin, proche de l'angle Sud-Ouest du bâtiment, un sapin de 30 cm de diamètre fut brisé.
Photographie :
D300
Mathieu MAION
Point C.
Quatre à cinq tuiles faîtières décollées au sommet d'un pan de toiture faisant face à l'Ouest.
Deux arbres fruitiers de 30 et 40 cm de diamètre déracinés et abattus dans le sens du flux.
Photographie :
D300
Mathieu MAION
Point D.
A l'intersection de la rue des Vergers avec la rue Principale, épicéas et bouleaux d'environ 30 cm de diamètre brisés dans un bouquet d'arbres.
Point E.
Rangée d'arbres fruitiers avec de multiples branches de plus de 20 cm de diamètre brisées.
Photographie :
D300
Mathieu MAION
Point n° 10
A l'intersection de la rue Romaine avec la rue Principale, arbre feuillu de grand diamètre (> 50 cm) déraciné.
Point n° 11
En sortie Sud-Est du village, visible depuis la D662, au Sud-Ouest, bouquet d'arbres brisés, probablement frênes, de diamètre moyen (20 à 30 cm), disposés le long d'un taillis bordant un ruisseau inconstant au lieu-dit Kalkswiese.
Point n° 12
Au sommet de la rue d'Olferding, en sortie du village, côté Est, toiture légère d'une remise, composée de plaques de type ardoises vraisemblablement composites, endommagée sur moins de 20% de sa surface, le long d'une bande d'environ 1 m à l'arête Nord-Ouest.
Photographie :
D300
Mathieu MAION
Point n° 13
Déplacement d'un nombre estimé à 8 bottes de paille ronde ("round baller") au lieu-dit Graewaldchen.
Ces bottes de paille étaient situées au sommet et sur la pente Est, relativement forte (8%), d'une colline qui domine le village de Gros-Réderching à l'Est.
Chaque rouleau mesure 180 cm de diamètre et 140 cm de hauteur.
Poussées par le vent, les rouleaux ont dévalé la pente dans diverses directions, lesquelles semblent suivre parfaitement les déclivités.
La paille s'est progressivement libérée du tissu qui la maintenait en rouleau, puis s'est déroulée et parfois envolée jusqu'à 300 m du sommet de cette colline.
Les rouleaux de pailles ont soit été stoppés dans leur course lors de la collision avec d'autres rouleaux renversés,
soit lors de la collision avec les installations ferroviaires de la ligne de chemin de fer de Sarreguemines à Bitche en contre-bas.
Carte :
SMAS
Fond de carte IGN
Point A à H.
Les huits points représentent la position approximative des 8 rouleaux de paille, dont un seul est resté pratiquement intacts.
Aucun obstace n'a dû être franchi par les rouleaux pour atteindre sa position lors de l'enquête de terrain.
Les flèches interrompues localisent approximativement l'endroit où la paille s'est désolidarisée et où le rouleau a entamé sa phase de déroulement.
La surface rouge représente la zone où les rouleaux de paille intacts reposaient au moment de l'enquête de terrain.
Photographie :
D300
Mathieu MAION
Photographie :
D300
Mathieu MAION
Photographie :
D300
Mathieu MAION
Point n° 14
Arbres de 30 à 40 cm de diamètre brisés dans un groupe de saules blancs alignés le long du Wolferbach, au niveau du passage à gué sur le chemin reliant Gros-Réderching à Rimling.
Les débris, branchages et troncs sont couchés dans le sens du flux.
Photographie :
D300
Mathieu MAION
Photographie :
D300
Mathieu MAION
Point n° 15
Sur hangars à la ferme d'Olferding, toitures fragiles en plaques de fibrociment ondulées emportées à moins de 20% de surface.
Sur les hauteurs aux lieu-dits Morchenwiese et Olferdinger Eck, dommages dus aux vents sur des champs de maïs.
Les plants longeant la rue d'Olferding sont presque totalement couchés, et parfaitement alignés dans le sens du flux, sur une bande d'environ 2 m de large et 200 mètres de long au Nord de la rue, et sur une bande de 4 m de large et 250 m de long au Sud de la rue.
Il s'agit des seuls dommages patents dus au vent sur l'ensemble de tous les champs de maïs examinés.
Point n° 16
Branches de 15 cm de diamètre brisées sur un groupe de 3 mirabelliers alignés le long de la D84, à l'entrée Nord du village de Rohrbach-lès-Bitche, à 200 m du PN82 de la ligne ferroviaire de Sarreguemines à Bitche.
Les débris sont projetés à très faible distance et alignés dans le sens du flux.
Des centaines de mirabelles gisent au sol, groupées au Nord-Est proche de l'arbre qui les portait.
Sur les photographies ci-dessous, les débris de grosses branches ont été, en tout vraisemblance, déplacées de la chaussée par une intervention humaine.
Photographie :
D300
Mathieu MAION
Photographie :
D300
Mathieu MAION
Photographie :
D300
Mathieu MAION
Point n° 17
Bardage d'allure bois, sous toiture, légèrement endommagé à la façade Ouest du bâtiment Robert Schuman à Rohrbach-lès-Bitche.
Pas d'autre dommage visible depuis la rue.
Photographie :
D300
Mathieu MAION
Point n° 18
Epicéas de 25 cm de diamètre brisés sur une propriété située à l'intersection de la rue d'Olferding avec la rue des Vignes dans le village de Guising.
Point n° 19
Deux saules tétard de très grand diamètre (1 m) dont le houpier a été totalement abattu par le vent, à l'extrémité Sud de la rue des vergers dans le village de Rimling, le long d'un ruisseau inconstant.
Les branches sont alignés dans le sens du flux.
Point n° 20
A la sortie Nord du village de Bettviller, au lieu-dit Neuemuehle, deux bouleaux de 40 cm de diamètre brisés à tiers-hauteur dans un groupe de 5 individus.
Au même endroit, à 35 m au Nord, un peuplier de 50 cm de diamètre déraciné.
Enfin, à 15 m au Nord du précédent, un noyer de 40 cm de diamètre déraciné.
Multiples branches d'épicéas brisées, d'un diamètre allant de 10 à 15 cm.
Tous les arbres abattus et toutes les branches brisées se sont couchés dans le sens du flux.
Photographie :
D300
Mathieu MAION
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D300
Mathieu MAION
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D300
Mathieu MAION
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D300
Mathieu MAION
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D300
Mathieu MAION
Point n° 21
A l'entrée Sud de la commune de Hoelling, visible depuis la D110J, à l'Ouest, groupes d'arbres brisés ou déracinés, majoritairement des saules blancs, poussant le long du ruisseau Bickenalbe.
Tous les débris sont alignés dans le sens du flux.
Point n° 22
A l'extrémité Ouest de la rue du Stade, sur la commune de Petit-Réderching, le long d'un ruisseau inconstant en amont du Bickenalbe, une dizaine d'arbres brisés ou déracinés, tous abattus dans le sens du flux.
Ces arbres se composent de quelques saules blancs, mais surtout d'épicéas de faible santé.
Photographie :
D300
Mathieu MAION
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D300
Mathieu MAION
Point n° 23
Toujours sur la commune de Petit-Réderching, mais à 1,2 km au Sud-Est du point précédent, à l'extrémité Sud de la rue de Enchenberg, bardage en PVC de la façade Sud d'une habitation partiellement arrachée.
Cette même maison présente une façade Ouest de même composition et criblée de très nombreux trous laissés par les impacts de grêle.
Photographie :
D300
Mathieu MAION
Point n° 24
Le point n°24 fait partie des points de dommages remarquables, non pas par leur sévérité, mais par leur absence totale.
Cette localisation géographique correspond à la station de mesures MétéoFrance, implantée au sommet d'une colline à l'Est de Volmunster et au Sud d'Eschviller, à 358 m d'altitude, le long de la D35A.
Au moment du passage du système orageux, cette station aurait enregistré une vitesse de vent maximale instantanée de 154 km/h.
Etonnament il n'existe absolument aucun dommage visible dû au vent aux alentours de cette station dans un rayon de 1 km.
En effet, ni les taillis et autres groupes d'arbres situés à 850 m au Sud-Ouest,
ni les bâtiments de la petite zone industrielle située à seulement 40 m au Nord, dont de grands hangars couverts et fermés de tôles,
ni un grand champ de maïs situé à 750 m au Nord-Est,
ne présentent la moindre marque évidente de dommages dus au vent.
Ces observations paradoxales me poussent à considérer la valeur de 154 km/h avec toute circonspection.
Point n° 25
Deux hêtres de grande taille (> 40 cm de diamètre) brisés dans une petite vallée le long de la D962, à 1,1 km à l'Est-Nord-Est du village de Lengelsheim.
Les arbres sont couchés sur la chaussée, dans la direction de la vallée.
Point n° 26
Toujours le long de la D962, à l'extrémité Sud du village de Breidenbach, plusieurs arbres de grand diamètre (> 30 cm) déracinés ou brisés.
Arbres, branchages et débris alignés dans le sens du flux.
Point n° 27
A Nousseviller-Lès-Bitche, dans l'annexe de Dollenbach, rue de la Fontaine, à 2900 m au Sud-Ouest de la station de mesure MétéoFrance qui releva 154 km/h de vent maximal instantané,
une grange d'environ 380 mètres carrés, vétuste, entièrement en bois, a été endommagée sur sa face Ouest, où le pan de mur en planches présente d'importants signes d'enfoncement et d'écrasement témoignant
de vents linéaires à forte composante verticale.
L'ensemble des 19 zones urbaines marquées d'une tache rouge correspond aux communes où j'ai pu constater des dommages mineurs sur habitation et végétation, mais nécessitant des vitesses de vent très probablement supérieures à 120 km.h-1.
Il s'agit exclusivement de toitures très ponctuellement détuilées (déplacement de quelques tuiles, arrachement de quelques faîtières, chute de quelques tuiles de pignon), de branches d'arbre brisées de diamètre inférieur ou égal à 10 cm,
et de deux petits panneaux de signalisation déterrés et couchés à l'endroit où ils étaient implantés (à l'Ouest du carrefour entre la D662 et la D84 non loin du village de Rohrbach-lès-Bitche, et à l'extrémité Est de la portion à deux fois deux voies de la D620 dite "voie verte").
Les dommages dus à la grêle sont surtout visibles sur les communes de Gros-Réderching et de Rohrbach-lès-Bitche, aussi bien sur la végétation (potagers et vergers hâchés),
sur les bâtiments (tabliers des volets PVC criblés de trous) et sur les véhicules automobiles (carrosserie bosselée, sans dommage sur les glaces).
La grêle peut également être suivie sur sa trajectoire par l'observation de nombreux champs de maïs dont le feuillage des plants a modérément souffert des impacts des grêlons.
Sur l'ensemble de l'aire examinée dans le couloir de dommages, aucun signe de projections contre le flux principal, de convergence des débris, de torsion ou d'arrachement significatif n'a été constaté.
La totalité des débris s'aligne parfaitement ou diverge dans le sens du flux.
Par ailleurs, le couloir de dommages dûs au vent possède une largeur moyenne de 3 à 4 km mesurés dans l'orthogonalité à la direction de propagation de l'orage, et atteint même un maximum de 8 km de largeur sur le canton de Rohrbach-lès-Bitche.
Ce couloir mesure plus de 35 km de longueur, ce qui impose que les fortes rafales convectives aient duré un minimum de 45 minutes sur l'arrondissement de Sarreguemines.
Des suites de l'article paru dans la presse locale, rapportant les dires de Mme ROY Sophie, climatologue à MétéoFrance, affirmant l'origine tornadique des dommages observés sur le pays de Bitche, j'ai tenté de prendre contact avec le service climatologique Nord-Est de MétéoFrance,
et avec Mme ROY Sophie elle-même, une fois directement, et une fois par l'intercession du service climatologique Nord-Est.
Je n'ai jamais obtenu la moindre réponse de la part de Mme ROY Sophie.
Quant au service climatologique Nord-Est, il ne répond pas directement à ma question, mais, sans parler aucunement de tornade, me transmets les données suivantes :
En fin d'après-midi du 9 août 2019, plusieurs axes orageux accompagnés de phénomènes intenses concernent essentiellement le nord lorrain. De violentes rafales de vent sont mesurées à Rouvres-en-Woevre - 55 (102 km/h) et à Volmunster - 57 (154 km/h), avec localement de la grêle.
Un orage rapide, très violent et accompagné de grêle de la taille d’un raisin touche le pays de Bitche en soirée. À Volmunster (57) , on relève 154 km/h à 18h24 locales. Les communes de Achen, Bettwiller, Breidenbach, Gros-Rederching, Rohrbach-lès-Bitche et Volmunster sont les plus touchées.
Les cumuls de pluie sous l’orage restent cependant modérés (environ 25 mm en 3 ou 4 heures).
Pour ma part, il est à présent évident et clair qu'il n'y a jamais eu de tornade sur l'arrondissement de Sarreguemines lors de cet épisode,
mais que les médias et éventuellement les chargés de communication de MétéoFrance, ont nagé en pleine confusion avec l'épisode tornadique luxembourgeois concomittant.
De toutes ces observations nous pouvons conclure que les dommages constatés sur l'arrondissement n'ont pas été infligés par une tornade, contrairement à tout ce qui est une nouvelle fois lisible dans la presse, mais par une macrorafale,
très probablement associée à des rotors horizontaux (burst swath).